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Tapage

2 avril 2008

Groupe d'études

Groupes d'études de l'Assemblée, lobbying déguisé

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2 avril 2008

un article de l'expres 2006

L'Express du 28/09/2006

A la croisée des couloirs

par Hélène Constanty

Frédéric Lefebvre, le très influent conseiller parlementaire de Nicolas Sarkozy, est resté actionnaire majoritaire d'un cabinet de lobbying

 

           
               

Les instances de la République

     
   

ui, à l'Assemblée nationale, ne connaît pas Frédéric Lefebvre? Ce quadragénaire à l'élégance de Borsalino, cheveux longs gominés et cravates voyantes, passe une grande partie de son temps dans les couloirs du Palais-Bourbon, en tant que conseiller chargé des relations avec le Parlement du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. Lorsqu'ils l'aperçoivent, le portable collé à l'oreille, les députés interrompent leur conversation. «Voici le porte-flingue de Sarko», chuchotent-ils. Frédéric Lefebvre, chargé de s'assurer de leur loyauté envers son mentor, jouit d'un respect mêlé de crainte parmi les élus de la majorité.

Les ménages des assistants

L'une des spécialités de Pic conseil-Domaines publics est de faire travailler les collaborateurs des députés sous des formes variées: temps partiels, missions ponctuelles de «veille parlementaire». Stephan Denoyes, l'un de ses directeurs associés, est assistant à temps partiel du député UMP des Alpes-Maritimes Charles-Ange Ginesy, suppléant du ministre Christian Estrosi. La collaboratrice de Jean-Michel Couve, député UMP du Var, est également employée par Domaines publics pour le compte de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania). Une pratique légale, plus répandue qu'on ne l'imagine au Palais-Bourbon. Mais éminemment discutable.

Les députés savent qu'il connaît intimement le Palais-Bourbon, pour avoir commencé sa carrière de jeune militant RPR comme collaborateur parlementaire de Patrick Ollier, actuel président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée, et qu'il navigue au cœur des réseaux sarkozystes des Hauts-de-Seine, en tant qu'adjoint au maire de Garches (92) et conseiller régional d'Ile-de-France.

Ce que Frédéric Lefebvre se garde bien de leur dire, en revanche, c'est qu'il est resté actionnaire majoritaire d'un cabinet de lobbying en pleine ascension: Perroquet institutionnel communication (Pic conseil). Une entreprise qu'il a créée en 1996 et dont les profits font pâlir d'envie ses concurrents: 792 000 euros de bénéfices nets en 2005, pour un chiffre d'affaires de 1,582 million d'euros, en progression de 60% sur l'année précédente. «Nous vendons notre matière grise plutôt cher», reconnaît Steven Zunz, cofondateur de la société et ancien assistant parlementaire de Christian Estrosi, ministre délégué à l'Aménagement du territoire, fidèle de Nicolas Sarkozy.

La firme s'est activée en coulisses

Pic conseil s'est rapproché en 2004 d'une autre société de relations institutionnelles, Causalis (1 million d'euros de chiffre d'affaires en 2004), et se présente désormais sous le nom de Domaines publics. Ses clients? Des syndicats professionnels (industrie alimentaire, masseurs-kinésithérapeutes, répartiteurs en pharmacie, producteurs audiovisuels, agents immobiliers, pompes funèbres) et des industriels (Suez, Bouygues, Alcatel, Sodexho, les casinos Lucien Barrière, le fabricant de rhum Bacardi, le cigarettier Altadis). La firme s'est activée en coulisses, ces derniers mois, lors des débats parlementaires sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics, la publicité pour le vin, les droits d'auteur sur Internet ou la lutte contre l'obésité.

Curieux mélange des genres? «Je ne m'occupe absolument plus de Pic conseil depuis 2000. Je n'y exerce aucune responsabilité et ne touche aucun dividende», précise Frédéric Lefebvre. Il reste toutefois détenteur de 51% du capital de Pic conseil, en «nue propriété», ce qui signifie qu'il conserve ses titres, mais en a confié l'usufruit temporaire à son associé jusqu'au 30 juin 2007. A cette date, la France aura un nouveau président et Frédéric Lefebvre deux options: revendre, à bon prix, les titres de son entreprise prospère ou en reprendre les commandes comme lobbyiste en chef.

4 janvier 2008

article de courrier international sur la syrie

                                                                                                                                      
SYRIE •             Damas en panne de stratégie diplomatique          
Conséquence des nouveaux rapports de force qui se sont établis au Moyen-Orient, le régime syrien est de plus en plus isolé. Bref, il est temps que les stratèges de Damas revoient leur copie, estime l’écrivain palestinien Majed Kayali.
         
Bachar El-Assad
AFP
Grâce à sa position géographique et à sa ligne politique, la Syrie a acquis tout au long des trois dernières décennies un poids régional sans commune mesure avec ses capacités militaires et économiques. Non seulement elle occupe une place toute particulière au Liban depuis le début de la guerre civile [1975], mais elle tire fort bien ­profit,­ depuis le déclenchement de la guerre en Irak [2003], de ses liens privilégiés avec l’Iran.
Plus généralement, elle intervient régulièrement dans la question ­palesti­nienne et dans le conflit israélo-arabe. Mais les conditions internationales et régionales qui lui ont permis de jouer ce rôle sont en train de changer. Certaines des cartes qu’elle pouvait jouer à son profit dans le passé sont désormais susceptibles d’être utilisées contre elle. Et puis, à notre époque, les acteurs internationaux et régionaux ne permettent plus à des pays de la taille de la Syrie de jouer un rôle politique et sécuritaire au-delà de leurs propres frontières. Or Damas persiste à croire que son rôle régional est une donnée fixe, acquise une fois pour toutes, et pense pouvoir se dispenser d’une adaptation aux changements stratégiques qui ont remodelé la scène internationale. A savoir :
1 – La chute de l’Union soviétique. Désormais, les Etats-Unis constituent le seul pôle d’hégémonie internationale. Cette disparition du monde ancien a joué au bénéfice d’Israël et au détriment de la Syrie. Ce dernier pays avait profité largement de la bipolarité pour faire monter les enchères à propos de sa politique extérieure.
2 – L’effondrement de la solidarité entre pays arabes depuis l’occupation irakienne du Koweït, en 1990, puis l’occupation américaine de ­l’Irak en 2003.
3 – Les changements de la politique américaine depuis les attentats du 11 septembre 2001, avec sa guerre contre le terrorisme et ses projets d’intervention, de tutelle et de transformation du monde arabe.
4 – Le passage des pays arabes d’une logique de confrontation à la recherche d’une cohabitation, voire d’une entente avec Israël. Le conflit israélo-arabe avait conféré au régime de Damas un ascendant, mais ce conflit n’est plus une priorité sur ­l’agenda des autres régimes arabes, notamment depuis que les Palestiniens ont pris leurs affaires en main, avec l’établissement de l’Autorité palestinienne, en 1993.
5 – La fragmentation de la scène politique libanaise, à la suite du retrait syrien du pays [avril 2005], sur la question de savoir comment il convient de traiter avec Damas.
6 – Le poids croissant de l’Iran au détriment des autres pays du Moyen-Orient, y compris la Syrie.
7 – L’importance grandissante des volets économique, financier, technologique et scientifique. Ceux-ci comptent désormais davantage que les éléments traditionnels de puissance, tels que la superficie d’un pays, le nombre de ses habitants ou sa force militaire.
8 – La mondialisation, qui érode la souveraineté nationale de nombreux pays, qui ne sont d’ailleurs plus en mesure de mener leur propre politique étrangère face à la domination unilatérale américaine.
La question palestinienne est ­désor­mais entre les mains d’une sorte de tutelle internationale dominée par les Etats-Unis. Les négociations pour une solution globale du conflit israélo-arabe, malgré toutes leurs ­difficultés et inconvénients, sont une réalité internationale.
Quant au Liban, il est devenu une source de menaces et de pressions pour la Syrie. De même, le chaos politique, sécuritaire, confessionnel et ethnique qui règne en Irak pourrait finir par se répercuter négativement sur la Syrie. Et les relations avec l’Iran ne sont pas non plus sans poser certains problèmes, en raison des ambitions régionales iraniennes, notamment en Irak. Au niveau arabe, de nouveaux défis apparaissent, tels que le sous-développement économique, la propagation des tensions ethniques et confessionnelles, et l’influence croissante de groupes fonda­mentalistes radicaux. Finalement, dans la configuration régionale qui est en train de se cristalliser, il semble que l’avenir du Moyen-Orient sera déterminé par les trois puissances qui s’affirment régionalement, Israël, l’Iran et la Turquie – c’est-­à-dire à l’écart des pays arabes.
Cela dit, il ne faut pas conclure que la Syrie n’a plus de rôle régional à jouer. Il s’agit plutôt pour elle de tenir compte des nouvelles réalités et de s’y adapter. C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait en participant fin novembre à la conférence internationale d’Annapolis pour la paix. De l’avis de plusieurs analystes et ­obser­vateurs, c’était un pas dans la bonne direction, une décision en rupture avec le schéma politique habituel du régime syrien.
De manière générale, Damas devrait moins miser sur des leviers extérieurs que chercher à consolider sa situation intérieure par davantage de participation populaire, de plura­lisme et de démocratie. De même, la Syrie devrait chercher à devenir une puissance économique et donc favoriser la croissance en permettant à la société de déployer ses énergies, en encourageant les investissements et en améliorant son enseignement. Une Syrie réconciliée avec elle-même et en phase avec son époque aurait plus d’influence et serait mieux à même de faire face aux menaces extérieures.
Majed Kayali
Al Hayat
3 janvier 2008

Editorial du Courrier internaitonal pour la Pakistan

Pas de quoi se réjouir en ce début d’année 2008. Car les sujets de préoccupation ne manquent pas dans notre monde troublé. A commencer par la grave crise que traverse le Pakistan au lendemain de l’assassinat de Benazir Bhutto. Une nouvelle période d’incertitude s’ouvre en effet dans ce pays chroniquement instable qui fait les frais, depuis sa création, de jeux diplomatiques aussi complexes que risqués. Les conflits à répétition avec l’Inde, qui étaient en germe dans le processus de partition qui a donné naissance aux deux nations, ont débouché sur une situation inextri­cable où l’armée, omniprésente, contrôle à peu près tout, y compris des pans entiers de l’économie. Et où la protection sans faille de l’allié américain produit les pires effets. De mauvaises habitudes qui remontent aux temps déjà lointains de la guerre froide. Les Indiens s’étant alliés avec les Soviétiques, la logique simpliste de l’époque imposait aux Pakistanais de faire alliance avec les ennemis de ces derniers, à savoir les Américains (et les Chinois). Et Washington ne voyait que des avantages à un tel arrangement. D’où un flot soutenu d’aide militaire et un appui constant aux très nombreux dirigeants – autocrates et/ou corrompus – qui se sont succédé au pouvoir au fil d’une histoire politique ponctuée par les assassinats et les coups d’Etat. L’important, ce n’était pas d’encourager la démocratie mais de disposer d’une plate-forme pour contrecarrer l’expansionnisme soviétique en Afghanistan. Il ne faut pas oublier que Washington a largement aidé et financé le mouvement taliban – c’était en 1994, à l’époque où Mme Bhutto était pour la seconde fois au pouvoir – et qu’il a de ce fait fortement encouragé les mouvements islamistes qui sont aujourd’hui dénoncés comme les pires ennemis de la très problématique démocratie pakistanaise. Résultat de ces errements diplomatiques américains – dont on pourrait dresser une longue liste –, une situation politique bloquée dans un pays où le général Musharraf règne sans partage. Le fort soutien populaire dont bénéficiait Benazir Bhutto devait lui permettre de conquérir une part du pouvoir et d’offrir une perspective d’évolution vers la démocratie. Mais sa disparition annihile, sans doute pour longtemps, tout espoir de stabilisation. Et de paix civile.
Bernard Kapp
3 janvier 2008

benazir Bhutto : le monde

L'assassinat de Benazir Bhutto ruine la stratégie de Washington

         

LE MONDE | 28.12.07 | 10h10  •  Mis à jour le 28.12.07 | 10h30         

WASHINGTON CORRESPONDANTE                                         

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Avec l'assassinat de Benazir Bhutto, la stratégie des Etats-Unis au Pakistan est une fois de plus mise en échec. Après avoir sous-estimé pendant des années les forces démocratiques, pour s'appuyer exclusivement sur le président Pervez Musharraf, son allié privilégié depuis le 11-Septembre, l'administration Bush venait de commencer à s'investir dans la recherche d'un partage du pouvoir entre le président et l'opposition.

 

L'attaque contre Mme Bhutto, à près de dix jours des élections législatives, a ruiné ses espoirs de stabilisation. "Miser la sécurité de l'Amérique [et de l'arsenal nucléaire pakistanais] sur un dictateur militaire n'a pas marché. Miser sur une alliance d'arrière-salle entre ce dictateur et Mme Bhutto n'est plus possible", résume le New York Times.

Les Etats-Unis se retrouvent au point de départ, forcés de se reposer principalement sur Pervez Musharraf, alors que le pays est secoué par les violences et que le président s'est défait de son uniforme de chef d'état-major de l'armée. Selon les experts, la Maison Blanche souhaite que les élections législatives se tiennent, comme prévu, le 8 janvier, mais elle pourrait s'accommoder d'un report. "La tragédie renforce le sentiment dans l'administration Bush qu'il est plus que jamais nécessaire de s'accrocher à Musharraf", estime Daniel Markey, qui vient de quitter le département d'Etat où il était l'un des chargés de la politique pakistanaise.

Dans une brève apparition télévisée à Crawford, au Texas, où il passe les fêtes de fin d'année, le président George Bush a appelé les Pakistanais à "honorer la mémoire de Mme Bhutto en poursuivant le processus démocratique pour lequel elle a si courageusement donné sa vie". Il n'a pas employé le terme de "terroristes" pour qualifier les assassins mais "d'extrémistes" tentant de "saboter la démocratie au Pakistan". Parmi les responsables américains, seul Joseph Biden, président de la commission des affaires étrangères du Sénat et prétendant à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle, a ouvertement critiqué "la défaillance du gouvernement et des services de sécurité" pakistanais.

L'assassinat a suscité une grande émotion. Mme Bhutto était très connue des milieux politico-diplomatiques américains – le chroniqueur du Washington Post, David Ignatius, était étudiant en même temps qu'elle à Harvard. L'attentat a aussi ravivé les critiques de ceux qui pensent que l'administration a eu tort de soutenir aveuglément M. Musharraf. Lundi, le New York Times a montré que l'aide militaire au Pakistan alimentait surtout les projets de l'armée et de M. Musharraf lui-même, comme la fabrication d'armes dirigées non pas contre Al-Qaida mais contre l'Inde.

"ABSENCE DE DÉMOCRATIE"

Ces révélations ont coïncidé avec le vote des crédits pour le Pakistan au Congrès. Les parlementaires n'ont voté l'enveloppe de 300 millions de dollars qu'en ajoutant des conditions. Le département d'Etat devra certifier que le gouvernement pakistanais s'efforce de libérer les prisonniers politiques et de restaurer l'indépendance de la justice, et aussi que les 50 millions d'aide militaire servent effectivement à contrôler les zones tribales.

Des analystes critiquent le principe de l'intervention américaine. "Nous avons aidé au retour de Benazir Bhutto. L'Arabie saoudite a aidé Nawaz Sharif [opposant et ex-premier ministre] à se réimplanter. De nombreux acteurs extérieurs ont essayé de manipuler l'échiquier politique pakistanais", déplore Steven Clemons, de la New America Foundation. Avant l'attentat, Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller diplomatique de Jimmy Carter, avait fait une remarque similaire. "Je déplore l'absence de démocratie au Pakistan, mais je ne pense pas que lancer des admonestations de l'extérieur, envoyer des politiciens en exil, dire au président pakistanais ce qu'il doit ou ne doit pas porter soit du ressort des Etats-Unis ou contribue à la stabilité."

Corine Lesnes

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3 janvier 2008

Benazir Bhutto

                                                                                                                                                
Courrier international
VU DES ÉTATS-UNIS
•             Washington-Islamabad : les dessous d'un ratage          
Les Etats-Unis avaient orchestré le retour de Benazir Bhutto parce qu'elle leur semblait une aide utile dans la lutte contre le terrorisme. Le Washington Post revient sur dix-huit mois de négociations secrètes.
         
Condoleezza Rice a signé le registre de condoléances à l'ambassade du Pakistan à Washington, 28 décembre 2007
AFP
Benazir Bhutto a pris la décision de rentrer au Pakistan lors d'une conversation téléphonique avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, une semaine seulement avant de revenir au pays, en octobre. Cet appel venait conclure plus d'un an de négociations secrètes. Le retour politique de Bhutto a pris du temps et est longtemps resté incertain. La visite de trois semaines effectuée par Mme Bhutto aux Etats-Unis au mois d'août a constitué un tournant. A l'époque, elle s'était entretenue avec Zalmay Khalilzad, un vieil ami. Ancien ambassadeur des Etats-Unis dans l'Afghanistan voisin, M. Khalilzad a souvent exprimé des doutes quant à Pervez Musharraf. Du temps où il était en poste à Kaboul, il s'était heurté au secrétaire d'Etat du moment, Colin Powell, quant à l'aide réelle qu'apportait le dirigeant pakistanais dans la lutte contre les talibans. Il avait également mis en garde contre le fait que les services pakistanais laissaient les talibans se regrouper dans les zones frontalières, dit-on de source officielle américaine.

Quand Mme Bhutto est revenue aux Etats-Unis en septembre, Zalmay Khalilzad et elle ont passé plusieurs heures à discuter de stratégie. Après quoi, elle a appelé Washington à l'aide. "Elle a soumis l'idée au gouvernement Bush", explique Peter W. Galbraith, ancien ambassadeur des Etats-Unis et ami de Bhutto du temps où ils étudiaient à Harvard. "Elle avait été Premier ministre à deux reprises, et n'avait pas pu accomplir grand-chose parce qu'elle n'avait aucun pouvoir sur les institutions les plus importantes du Pakistan : l'ISI [les services de renseignements], l'armée et le secteur nucléaire." "Ne les contrôlant pas, elle n'a été en mesure ni de signer la paix avec l'Inde, ni de traquer les extrémistes, ni de transférer les fonds des programmes militaires aux programmes sociaux, poursuit M. Galbraith. La cohabitation avec Musharraf paraissait logique parce qu'il contrôlait justement ces trois institutions. C'était le moyen de parvenir à quelque chose, de créer un centre modéré."

Pour que Pervez Musharraf accepte de prendre part à l'aventure, il a fallu une visite décisive du secrétaire d'Etat adjoint John Negroponte à Islamabad en septembre. "En gros, il a fait passer à Musharraf le message que l'on continuerait à le soutenir, mais qu'il fallait qu'il dote son pouvoir d'une façade démocratique, et que nous pensions que Benazir était la personne idéale pour ce rôle", déclare Bruce Riedel, ancien agent de la CIA, également ancien membre du Conseil national de sécurité, aujourd'hui au Centre Saban de politique du Moyen-Orient, qui dépend de la Brookings Institution.

"Musharraf la détestait, et il n'a fini par accepter à contrecœur que quand il a commencé à comprendre, cet automne, que sa position était intenable." Le plan américain a cependant suscité le scepticisme de nombreux diplomates de carrière. "Beaucoup, au gouvernement, au département d'Etat, dans les services, pensaient que c'était une mauvaise idée dès le départ, parce qu'il n'y avait aucune chance que les deux parviennent à travailler ensemble pour gouverner efficacement le pays", complète Riedel.

Dans le cadre de l'accord, le parti de Bhutto avait accepté de ne pas manifester contre la réélection de Musharraf en septembre, pour un troisième mandat. En échange, Musharraf lèverait les accusations de corruption à l'encontre de Bhutto. Mais elle tenait à obtenir une garantie particulière : que Washington veille à ce que Musharraf s'engage ensuite à ce qu'aient lieu des élections libres et légales afin de former un gouvernement civil. Mme Rice, qui a pris part aux étapes finales de l'accord, a appelé Mme Bhutto à Dubaï et lui a promis que la Maison-Blanche s'en chargerait. Une semaine plus tard, le 18 octobre, elle rentrait au pays. Dix semaines après, elle était morte.
Robin Wright et Glenn Kessler

27 décembre 2007

Benazir Bhutto - corruption

Un article de Rue89

Encore un dirigeant corrompue soutenu par les Américians. A côté de ça, le jeu est facile pour les Islamistes...
Comme pour Le Pen, qui trouve facile de quoi critiquer à gauche et à droite, les Islamistes n'ont pas à chercher loin des arguments contre les dirigeants corrompus soutenus par les démocraties occidentales. Et on s'étonne que les Islamistes ramassent des fanatiques dans le peuple...

15 novembre 2007

Congo

Trouvé un site sur le congo, à voir, avec un article relatif à la gestion minière.

15 novembre 2007

COnflits pouvoirs

Surement conflits pouvoirs internes.
Rafsanjani a le pouvoir; et ses alliés. pas/peu de partage.
D'autres le veulent. Je ne pense pas aux démocrates.
déjà là surement.

Chercher les directeurs de centrales.

Rapport avec El Baradei?

15 novembre 2007

Iran Venezuela

Base simple : les ennemis de nos ennemis sont nos amis.
Chavez veut la propagation du socialisme (à vérifier; il veut surtout le pouvoir).
Ahmedinejad veut celle de l'Islam (même remarque).

Selon Iran resist, Ahmedinejad est manipulé par Rafsand jani qui détient le pouvoir réel.

Donc, deux options : soit tout va bien entre les deux iraniens (cela peut être vrai pour un moment), soit tout ne va pas bien (il est logique que Ahmedinjad veuille augmenter son pouvoir).
Il peut donc tenter l'allaince Vénézuélienne pour son pays ou pour lui, ou les deux : renforcer le pays, cela peut lui permettre de paraître plus important et de se trouver des alliés politiques en iran.


Rôle de la Russie.

Juillet 2006 : visite :
Janvier 2007 : entretien + signature de documents de coopération bilatérale.

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